Récupérer la peau de l’animal de chasse et la traiter de sorte à la rendre propre à être changée en vêtements et accessoires. Probablement une activité pratiquée par l’Homme (Femme) depuis la nuit des temps. Quant à dater son apparition, voilà une question bien épineuse, tant le cuir est une matière périssable. La plus ancienne aiguille à chas découverte à ce jour (à Denisova) datant d’il y a 45000 ans, on est tenté d’en déduire que l’hominidé (Sapiens, Denisova ?) qui l’a produite s’en servait pour coudre des vêtements, probablement en cuir… Bien que le traitement des peaux soit, à notre avis, encore bien plus ancien que cela. Quant à savoir quelles techniques étaient précisément employées, autant dire qu’à ce sujet, on ne peut émettre (comme bien souvent) que des hypothèses en fonction des moyens et des ressources disponibles à l’époque.
Pour notre part, nous nous sommes formés au « tannage au gras et à la fumée » des fourrures et des peaux épilées. Le gras en question fait souvent référence à la cervelle (« tannage à la cervelle »), au jaune d’œuf ou à l’huile de poisson. Lorsque les peaux tannées ainsi sont débarrassées de leur poils et de leur fleur, on parle de « buckskin« . C’est une technique proche du chamoisage (=> peaux de chamois) et notamment la méthode traditionnelle de tannage des peuples amérindiens. Elle demande peu de temps et de moyens et il est donc tout à fait envisageable qu’elle ait pu être employée durant la Préhistoire.
Plus qu’un tannage au sens strict, c’est davantage une méthode de préservation qui permet de rendre le cuir souple, stable (on peut même le passer à la machine à laver !), solide, doux, respirant et sain pour la peau (idéal pour en faire des vêtements en somme !).
Si l’on souhaite se montrer pointilleux, l’appellation « tannage » (et le « cuir » qui en découle) devrait uniquement se rapporter au cuir que l’on a obtenu par l’action de tannins au contact de la peau et de la transformation chimique du collagène qui en découle. Cependant, par abus de langage, on a tendance à parler de cuir des lors qu’une peau est plus ou moins inerte (incluant le « cuir cru » qui n’est autre que de la peau épilée et séchée), peu importe le traitement qu’elle a subi.
Nous pratiquons également le tannage végétal, immergeant nos peaux dans des bains d’écorces, de bois, de feuille et de galles de divers végétaux; suffisamment longtemps pour que la magie opère.
Nous produisons désormais l’intégralité du cuir et des fourrures qui nous servent à fabriquer nos vêtements et accessoires.
De l’art de transformer des peaux fraîches (« vertes ») en une matière aussi noble que le cuir, la fourrure ou le buckskin nous proposons des démonstrations ainsi que des stages.