Nature, Autonomie, Préhistoire, Savoir-faire ancestraux

Cuir cru / rawhide : la recette

On me demande souvent comment tanner une peau pour faire un tambour. Or, à cette question je rétorque que, justement, pour faire un tambour, nul besoin de tanner la peau ! C’est le moment où l’on me regarde d’un air sceptique. En fait, le processus général pour obtenir le fameux « cuir cru », parfois appelé « peau parcheminée » (par analogie avec le parchemin dont il présente quelques similarités) ou plus couramment « rawhide » (de l’anglais) est vraiment simple. Il s’agit tout bêtement de débarrasser une peau de ses poils, puis de la sécher à plat. Point barre.

Exemple de quelques boîtes qu'il est possible de réaliser par simple moulage du cuir cru. Appliquez humide sur un support, laissez sécher, démoulez : c'est prêt !

À partir de cette matière première brute, on peut tirer ensuite tout un tas de choses, qui resteront néanmoins, sans traitement complémentaire, sensibles à l’humidité (et si humidité prolongée, sujettes aux moisissures et à la putréfaction) et aux ravageurs comme le redouté (à juste titre) dermeste… Percussions, parchemin, courroies, liens, boîtes moulées (ou non) et autres contenants, pièces de bouclier, semelles, fourreaux, carquois ou encore abats-jour, sont autant d’exemples de ce qu’il est possible de réaliser à partir du cuir cru.

Quelques outils préhisto-compatibles destinés au travail des peaux

Et même s’il n’y a rien de bien sorcier dans son obtention, c’est toujours bien d’être un minimum* guidé. Alors allons-y !

*Oui parce que pour être traitée de manière extensive chaque étape du processus mériterait un article pour elle toute seule, ce que je ne manquerai pas de faire dans mon ouvrage – en cours d’écriture – sur le tannage au gras et à la fumée.

Tout d’abord, choisissez bien votre peau. Il va de soi qu’en fonction de l’espèce, une peau n’aura pas les mêmes propriétés (taille, épaisseur, densité, solidité, grain). Mais c’est aussi valable pour la race, le sexe, l’âge de l’animal, ses conditions d’élevage (ou de vie sauvage) et l’histoire de vie de l’individu-même (blessures, tiques, maladies…). Votre choix va aussi bien déterminer votre travail que le résultat obtenu.

Ceci étant dit, voici une marche à suivre générale qui va fonctionner quel que soit le type de peau (pour un animal en bonne santé et une peau fraîche ou bien conservée).

1. Dépouillage. C’est l’opération qui consiste à détacher la peau de l’animal. Vous voudrez, autant que faire se peut, éviter les coutelures (traits de couteau sur le côté chair). Ces dernières sont d’autant plus malvenues lorsqu’elles s’invitent vers le centre de la peau. L’idéal étant que le dépouillage soit fait « au poing ». Si vous avez la chance de pouvoir écorcher vous-même vos peaux, j’ai justement fait une vidéo-tuto sur le sujet, n’hésitez pas à aller la consulter !

Détail du dépouillage au poing d'une jeune biche

2. Conservation (facultatif). Seulement si vous souhaitez différer le traitement de la peau. Plusieurs méthodes possibles, parmi lesquelles les plus répandues : congélation et salage. Pour la première, veillez à rouler la peau poils à l’extérieur et à la placer dans un sac hermétique afin qu’elle ne sèche pas. Conservation jusqu’à un an et plus. Pour la seconde, veillez appliquer généreusement le sel (simple sel de salaison) sur toute la surface de la peau dans les moindres recoins, la replier poils à l’extérieur, puis disposer dans un endroit frais, isolé de l’humidité du sol et à l’abri des chiens, rongeurs et autres ravageurs. Conservation jusqu’à 6 mois et plus (pour du cuir cru).

3. Reverdissage (on saute cette étape si on procède à partir d’une peau fraîche). Il s’agit de ramener la peau à un état similaire à celui qu’elle avait lorsqu’elle était fraîche (= verte). Soit un dessalage pour une peau salée, une décongélation pour une peau congelée, une réhydratation pour une peau séchée.

Hygiène et sécurité

Gardez à l’esprit que vous manipulez des matières animales mortes. De manière générale, ces matières sont le théâtre potentiel d’une prolifération bactérienne possiblement pathogènes pour l’être humain. De plus, il est connu que certains animaux peuvent être porteurs de zoonoses, et à ce titre, renards, mustélidés et rongeurs sont encore plus sensibles que les autres. Dans tous les cas, mieux vaut prévenir que guérir, aussi, afin de limiter tout risque, munissez-vous de gants étanches, tablier et lunettes de protection. Évitez tout contact avec la peau (ne vous grattez pas!). Précision : si tiques et mouches ne survivent pas à la congélation, ce n’est malheureusement pas le cas de tous les parasites tels que vers plats et bactéries…

4. Écharnage. Il s’agit de débarrasser la peau des éventuels résidus de chair et de gras y adhérant encore, ainsi que d’une partie des membranes sous-cutanées (celles qui viennent facilement). Pour ce faire, on peut utiliser le couple couteau à écharner / chevalet de rivière ou bien gratter la peau sur cadre à l’aide d’un grattoir (voir plus loin pour la couture de la peau sur cadre). Il est également possible de travailler de manière similaire sur un rack scandinave (sorte de paroir utilisé pour écharner). Quelle que soit la technique, on veillera a travailler de manière méthodique (à vous de trouver votre méthode!) pour ne rien oublier. Votre outil (en métal, os, pierre) devra dans sa partie active présenter un angle bien défini pour avoir suffisamment d’accroche, sans pour autant être trop tranchant et risquer de couper la peau. Émousse « juste ce qu’il faut », à vous de trouver le réglage qui vous convient !

Echarnage d'une peau de lapin par un stagiaire
Exemple de banc de rivière : une dosse récupérée en scierie, un revêtement lisse et semi-cylindrique comme surface de travail, un chevalet réglable en guise de support.
Exemple de couteaux de rivière faciles à fabriquer soi-même : une barre de métal, une émouture en ciseau, deux sections de tuyau d'arrosage en guise de manche et le tour est joué !

5. Alcalinisation. Immersion dans une solution fortement basique (12<pH<13) pour faire tomber les poils. Une lessive de cendre bien concentrée (préférez les cendres de bois durs, plus potentes) ou une solution à 1/40 de chaux hydratée (Ca(OH)2) conviennent très bien. Attention, si vous optez pour la chaux, il vous sera beaucoup plus difficile de rincer vos peaux par la suite sans faire appel à un composé acide (vinaigre par exemple), et elles risqueraient de rester blanches par endroits.

Selon la température et la nature de la peau, le temps de trempage peut aller de quelques jours à plusieurs semaines. Veillez à remuer la peau de temps en temps et à ce qu’elle soit complètement immergée. Vous savez que votre peau est prête lorsque les poils du milieu de la nuque viennent facilement quand vous tirez dessus.

Une alternative à l’alcalinisation est l’« échauffe » et consiste à initier une fermentation bactérienne volontaire et « contrôlée ». Un simple trempage prolongé dans l’eau (si possible non chlorée) suffit. Mais attention, qui dit bactéries dit odeurs et risques potentiels de maladies : gants étanches, lunettes et cœur bien accroché sont alors de rigueur ! De plus l’action des bactéries à toutes les chances de ne pas donner un résultat aussi homogène sur l’ensemble de la peau…

Épilation d'une peau alcalinisée à l'aide d'un os de cerf

6. Débourrage. Placez à nouveau la peau sur le banc de rivière, et soit à la main (avec des gants étanches!) soit avec un outil non agressif (la partie active doit être arrondie – os, bâton écorcé…), appuyez et poussez dans le sens du poil : si vous avez bien suivi les étapes précédentes, il est sensé venir tout seul !

7. Neutralisation et rinçage. En l’état, votre peau ne doit pas vous évoquer grand-chose, et peut-être même vous laisser un peu sceptique. Si elle a été alcalinisée, alors elle devrait être toute gonflée, glissante, translucide et caoutchouteuse. Afin d’y remédier, il faut la ramener à un pH neutre, autour de 7. Pour ce faire, plusieurs alternatives en fonction des options qui vous sont offertes : rinçage à plusieurs eaux, puis immersion 24h dans l’eau courante ou un grand volume d’eau (mare, étang, lac). Autrement, un grand contenant (type poubelle de jardin) rempli d’eau, un demi verre de vinaigre et on remue souvent. La peau devrait retrouver sa blancheur, son élasticité et sa finesse. Magique !

Si vous avez opté pour l’échauffe, l’odeur devrait parler d’elle-même. N’hésitez pas à bien laver la peau avec un détergent !

Traitement des déchets

Que faire des déchets produits lors de notre nouvelle activité favorite? Certainement pas n’importe quoi ! Ces derniers sont de3 ordres : matières organiques, bases fortes, et sel (éventuellement).
Les premiers, tant qu’ils restent occasionnels et en petite quantité, peuvent rejoindre le circuit classique des ordures ménagères. Bien sûr, comme il s’agit de matières organiques, il est également possible de les composter. Veillez cependant à les disposer à l’écart de tout point d’eau et à bien en interdire l’accès aux animaux sauvages domestiques (risque de transport de maladies). Prémunissez-vous également contre les odeurs ! Si vous prévoyez de remettre ça régulièrement, cela vaut peut-être aussi le coup d’emmener vos déchets à l’équarrissage. Abattoirs, éleveurs transformant à la ferme, sociétés de chasse… Selon l’endroit où vous vous êtes procurés les peaux il est fort possible que vous puissiez y ramener vos déchets pour bénéficier des services d’équarrissage.
Vous pouvez recharger et ainsi réutiliser plusieurs fois vos bains alcalins. Les cendres, aussi bien que la chaux sont parfois utilisés pour amender certains types de sols acides. Vous pouvez diluer vos solutions avant de les verser dans le jardin, mais également les neutraliser au préalable (avec du vinaigre par exemple).
Quant au sel, c’est en fait le plus problématique de tous, car, en grande concentrations il s’avère extrêmement néfaste pour la vie du sol et des plantes. Essayez toujours d’en récupérer un maximum avant qu’il ne soit dissout. Tant qu’il n’est pas trop souillé, il peut être réutilisé, sinon circuit classique de traitement des déchets (si en petites quantités). Pour ce qui est du sel en solution… Soit vous attendez que l’eau s’évapore (bon courage!), soit au tout-à-l’égout (en quantités raisonnables), soit vous vous arrangez pour désherber votre cour… Attention, systèmes d’épuration autonomes tels que fosses septiques et phyto-épurations ne vont pas aimer du tout : abstenez-vous.

8. Démembranage (facultatif). Pour un résultat encore plus propre, vous avez la possibilité de replacer la peau sur le banc de rivière et finir de gratter les membranes résiduelles, qui, à ce stade, devraient se laisser faire beaucoup plus docilement !

9. Séchage. En l’état, la peau est prête utilisée directement (appliquée sur un moule ou un cadre de tambour par exemple). Pour la conserver en vue d’une utilisation ultérieure, il va vous falloir la faire sécher bien à plat. Pour ce faire, l’option la plus accessible est de la coudre sur un cadre. N’hésitez pas à redécouper la peau pour vous débarrasser des excroissances superflues et assemblez un cadre légèrement plus grand que cette dernière (laissez vous une marge de 20-30cm tout autour de la peau). Commencez par l’attacher aux quatre coins pour bien la centrer, puis cousez patiemment en tâchant de conserver une belle spirale toujours dans le même sens (plus facile ensuite pour resserrer!). Attention, en séchant, votre peau va se rétracter et exercer de la tension tant sur les points de couture, les liens que sur le cadre. Plus vos points seront serrés, mieux les forces seront réparties. Attention à ne pas piquer trop près du bord de la peau, sans quoi elle risque de se déchirer en séchant. Quant au cadre, n’hésitez pas à construire solide ! Laissez sécher dans un endroit bien ventilé, si possible à l’abri de la lumière directe du soleil de midi. Votre peau est toute tendue et uniformément rigide et sonne lorsque l’on tapote dessus ? C’est tout bon, vous venez de produire ce que l’on appelle communément du cuir cru ou rawhide !

Rawhide de cerf vissé sur 4 palettes jointes ensemble
Perçage tous les 5 à 10 cm à l'aide d'un poinçon en os
On attache d'abord les coins afin de centrer la peau...
...puis tout autour en répartissant bien les tensions

Y’a plus qu’à !

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